Témoignages
école & covid

Parce que tellement de familles souhaitent témoigner de leur expérience avec la Covid, voici quelques extraits de ce qu’ils nous ont fait parvenir. Nous complèterons au fur et à mesure !

Témoignages covid Ecole Oubliée

Ce témoignage soulève nombreuses questions : si l’enseignant n’avait pas décidé autonomement de se faire tester, combien d’autres personnes aurait-il contaminé ? 

Qui a ramené le virus en premier à la maison ? L’adulte symptomatique, en contact toute la journée avec des enfants non masqués, ou ses enfants qui vont aussi à l’école ? Et qui n’auraient jamais été testés si l’adulte ne l’avait pas été ?

Que se serait-il passé si la famille n’avait pas pris la décision de faire tester les enfants en dépit du conseil du médecin ?

Quelles preuves scientifiques permettent  de réduire l’isolement à 7 jours ?

enseignant covid

Un enseignant en école maternelle où le port du masque par les enfants est “proscrit

“Après deux jours de maux de tête, sans fièvre ni courbature, je téléconsulte : le médecin me dit d'attendre quelques jours et qu'il n'était pas utile de faire le test de suite. Pour ne pas exposer mes élèves et ma famille, je décide quand même de faire le test, dans un centre covid près de mon lieu de travail, sur le temps de ma pause méridienne. Le lendemain, j'ai eu le résultat: positif. La CPAM m'informe qu'il n'était pas obligatoire de faire tester mes enfants de moins de 11 ans, mais nous avons décidé de les faire tester : tous les 2 positifs. Toute la famille (4 personnes) fut finalement contaminée. Ni les camarades de classe des enfants ni mes collègues n’ont été considérés cas contact. Depuis, j'ai perdu l'odorat et le goût. Une semaine plus tard, je dois reprendre le travail, en classe avec mes élèves, car le médecin dit que nous sommes censés être guéris après 7 jours s'il n'y a pas de fièvre ou de nouveaux symptômes. Le médecin déconseille aussi de refaire un test car il risque d'être de nouveau positif”

Ce deuxième témoignage montre clairement que la gestion sanitaire dans les établissements scolaires est insuffisante et permet au virus d’arriver dans les foyers.

Les dernières connaissances scientifiques montrent que la contamination se fait par un nombre de personnes réduit mais qui contaminant beaucoup d’autres personnes Cette famille a eu de la chance : l’enfant n’a pas contaminé les autres membres, dont une personne à risque. Que se serait-il passé si ça n’avait pas été le cas ? Ou si cet enfant avait fait une forme grave ou souffert de séquelles ?

maman enfant long covid

Témoignage d’une maman de trois enfants dont le fils au collège a été testé positif

" Mon fils qui est au collège a été testé positif au COVID19, il y a quelques jours. Depuis la rentrée, le protocole est impossible à mettre en place, la principale nous confirmé leurs difficultés à plusieurs reprises par mail : impossible de maintenir une distanciation dans les salles avec autant d'élèves, 30 par classe, impossible de limiter les déplacement (problème de matériel et salles), difficultés aussi au self, où 600 élèves ont continué à aller pendant le confinement, même nombre qu’en temps normal. La principale en est arrivée à demander "pour les parents qui le peuvent, gardez vos enfants pour manger le midi, il en va de la santé de tous".

Dans la classe de mon fils il y avait eu un élève positif, mais la classe n’avait pas été isolée conformément au protocole. Quelques jours plus tard, mon fils tombe malade. Deux jours avant que notre fils tombe malade, nous avions aussi reçu un message du collège nous disant que c’était intolérable que des élèves ayant passé un test dans la journée ou la veille, se retrouvent en classe sans avoir respecté la septaine obligatoire et sans résultat de test prouvant qu'ils n'ont pas été infecté par le virus !!

A plusieurs reprises, j'ai eu l'infirmière scolaire au téléphone, je lui ai fait part, ainsi qu'à Mme la principale, au CPE, au médecin scolaire... que mon fils avait remarqué que nombreux de ses camarades remplissaient leur bouteille de gel hydroalcoolique d'EAU ! Et qu'ils buvaient avec !


La désinfection se fait par les élèves à chaque cours, ils doivent nettoyer leur chaise et leur table avant de partir, l'établissement n'a pas assez de personnel disponible pour tout désinfecter en détail régulièrement, l'aération se fait entre chaque cours comme ils peuvent, certains professeurs laissent les fenêtres ouvertes TOUTE l heure, avec le froid c'est sympa ! Il arrive que les distributeurs de gel soient vides, chaque élève doit avoir le sien...

Par la suite, notre fils a eu des maux de tête, de ventre, 38 de température pas plus, le médecin lui a diagnostiqué une gastrite MAIS qui pourrait être dû au COVID19 car c'est un des symptômes chez les jeunes et préconisé un test. Lorsque nous avons fait le test, notre fils était déjà confiné à la maison depuis deux jours. Test positif pour notre fils, nous avons tous fait deux tests depuis, négatifs, heureusement car mon mari est diabétique.

L'équipe de traçage de la CPAM a été géniale, l'ARS a été super, j'ai eu une dame d'une honnêteté et d'une gentillesse... cette personne m'a clairement dit que nous n'y étions pour rien, nous ne voyons plus notre famille proche depuis Janvier dernier, (nous avons des soignants dans la famille, dont deux en service Covid-19, donc nous savons ce qu'ils vivent au quotidien) je suis assistante maternelle donc à la maison, mon mari travaille en hôtellerie donc chômage partiel, les seuls endroits où nous allons ce sont les écoles, elle m'a confirmé que les établissements scolaires n'étaient pas sécurisés contre le virus et qu'il y avait beaucoup trop de cas.

Pendant que mon fils, positif, était isolé, nous avons reçu un nouveau message du collège nous disant qu'il y avait un autre élève positif dans la classe, donc sur une quinzaine de jours il y a eu au moins trois élèves positifs (identifiés) MAIS LA CLASSE N’A JAMAIS ETE ISOLEE ... COMBIEN D'ÉLÈVES POSITIFS IL Y A T IL ???. Je pense beaucoup plus que ce que l'on croit.

Nous sommes le 2 Décembre, le dernier cas positif dans la classe de mon fils fait partie des élèves qui vont au conservatoire : les élèves qu’il contacte au conservatoire ont été isolés mais pas les camarades de classe, alors qu'ILS SONT TOUS DANS LA MEME CLASSE, LES MEME SALLES, ils sont tous mélangés en cours et certains mangent ensemble!! "

maman enfant long covid

Maman de 2 enfants, déscolarisés en septembre pour se protéger du COVID.

Je suis bretonne, 45 ans et maman de deux enfants de 10 et 13 ans (CM2 et 4ème).

Pour des raisons de santé me concernant, la rentrée scolaire de septembre s’annonçait préoccupante avec une épidémie qui était déjà en pente ascendante depuis quelques semaines. Nous avons tenté de trouver une solution notamment auprès de notre mairie et des directeurs des écoles de nos filles.

Le seul qui a répondu a été le directeur de l'école primaire, qui nous a répété que les enfants n'étaient pas contaminants”. Nous n'avions pas non plus l'assurance d'être prévenus si un cas se présentait à l'école. Devant ces (non) réponses, l'absence de compréhension et visiblement d'envie de discuter et de mettre à jour leurs connaissances, il n'était pas possible pour nous d'envoyer nos enfants à l'école dans ces conditions. En effet, la non prise en compte des risques connus (en particulier aérosols) et de la capacité des enfants à se contaminer et contaminer leurs parents, étaient rédhibitoires pour nous. A cela s'ajoutait le risque de culpabilité pour mes enfants si le virus arrivait jusqu'à moi...il n'en était pas question non plus.

Ayant obtenu le télétravail à 100%, nous avons pris la décision d'inscrire nos filles au CNED. Je passe sur notre surprise de constater que la non plus aucune case n'était prévue pour des cas comme nous, les vulnérables de moins de 70 ans ne faisant visiblement pas partie des préoccupations étatiques. Par chance nous sommes tombés sur des personnes compréhensives à l'inspection académique et l'inscription a finalement été validée.

Les premiers mois ont été un peu difficiles moralement. Le point de vue adopté dans les écoles ayant ruisselé dans les activités extrascolaires, nos espoirs de maintenir une vie sociale pour nos enfants se sont vite effondrés. Les camarades et la vie scolaire ont donc manqué c'est clair (surtout pour notre aînée), mais passé le deuil de cette vie que l'on aurait pas cette année, c'est une expérience intéressante et enrichissante qui s'offrait à nous. Enseigner à ses enfants est une formidable occasion d'échanger sur des sujets très variés, d'apprendre autrement, d'ajuster l'enseignement aux difficultés propres de nos enfants, d'être très efficaces dans l'apprentissage et de se débarrasser de ces devoirs épuisants en fin de journée.

Aujourd'hui la situation étant plus que jamais préoccupante pour tout le monde, nous pensons à tous ceux qui sont obligés de vivre dans la peur, à ceux qui tentent de se protéger sous un même toit, ou encore à ceux qui se sentiront responsables d'avoir sous-estimé la situation au détriment d'un de leur proche ou d'une personne sous leur responsabilité.

Quant à nous, nous ne remettrons pas nos filles à l'école cette année, quoi qu'il arrive. Nous espérons simplement que la population soit massivement plus consciente des risques.