Covid long enfant

En France, le “Covid long” des enfants est encore peu connu, des parents cherchent des informations et du support à l’étranger. En Angleterre, il existe des chiffres gouvernamentaux, 10 à 15% d’enfants infectés souffrent de symptômes à plus de 4 semaines. Combien d’enfants en France ont des symptômes prolongés? Combien de parents ne savent pas à qui s’adresser ?

Nous souhaitons à tous d’avoir au plus tôt la prise en charge nécessaire et que tout soit fait pour éviter les infections, le seul mode de prévenir le Covid long 

Chronic Connections

Un site crée par une adolescente pour les adolescents

enfant malade covid long

Vidéo : Long Covid Kids (Angleterre) – Traduction française : Ecole et Familles Oubliées

Témoignage de Martin, 16 ans (France)

Témoignage de Samuel, 11ans (France)

Témoignage de Manoa, 12 ans (France)

maman enfant long covid

Lettre d'une maman

"Fares, notre enfant de 8 ans est malade depuis plus d’un mois (premiers symptômes apparus le 24 novembre). Plus de 3 semaines de nuits blanches à cause de ses symptômes importants qui durent toute la journée: toux sèche, douleur terrible au ventre, mal à la tête, frissons, fatigue importante.

Cependant, nous devons batailler pour que l'on prenne au sérieux ses douleurs, en raison d’un test PCR négatif, ainsi que d’un test antigénique négatif. Pourtant, nous mêmes et sa sœur avons été malades et testés positifs. Son père a même fait une forme grave (hospitalisé du 16 au 20 Novembre au service pneumologie). Au troisième passage aux urgences pédiatriques, un médecin nous a explique que c'est sans doute Covid19, mais qu’il ne peut rien faire mise à part prescrire du paracétamol.

La famille se retrouve seule à faire face à des symptômes qui durent. A ce jour Fares, il a toujours de la toux, des douleurs aux ventres, moins importantes mais toujours présentes ainsi que des douleurs à la tête quotidienne. Son père et moi sommes en colère, et inquiets "

Ce témoignage met en évidence les symptômes de longue durée pour les enfants: pourquoi on n’en parle pas, alors qu’il commence enfin à être évoqué pour les adultes? Il montre aussi comment le manque de garanties sanitaires à l’école soit source d’angoisse et de colère, aussi pour les enfants qui ont été et sont toujours malades.

maman enfant long covid

Une maman de deux enfants, de 13 et 11 ans

"Mon fils aîné a été contaminé en Mars, la dernière semaine d'école avant le confinement, alors que j’étais en télétravail et nous n’avions pas d’autres contacts en dehors de l’école pour mes 2 enfants. Il a initialement eu des symptômes légers, sans fièvre, au point que le médecin lui a conseillé de reprendre l’école, mais ensuite il a fait un malaise en classe. Le diagnostic Covid19 a été posé par le médecin et par le Samu, les tests n’étaient pas disponibles. Pour cette raison, l’école, que j’ai rapidement prévenue, n’a pas voulu informer les autres familles ni enseignants: 8 camarades de classe tomberont malades ainsi que deux enseignants.

Ensuite, je suis tombée malade aussi et mon plus jeune aussi. Les enfants étaient inquiets pour moi et le grand culpabilisait “d’avoir ramené le virus à la maison”.

Les symptômes de mes enfants étaient : érythèmes visages, bras, pieds, mal au ventre et tête (qui ne cessait pas avec le paracétamol), courbatures, frissons et tremblement (alors que peu de fièvre, 38°C les jours suivants), tachycardie à 170/180. Perte de goût et d'odorat. Fatigue intense et somnolence. J'ai aussi été très malade et hospitalisé un jour. Depuis, nous avons des symptômes persistants, notamment mon fils aîné n’a pas encore récupéré complètement le goût, il souffre d’un amaigrissement important, manifestation dermatologiques, fatigue extrême, (2 évanouissements à l'école depuis la rentrée de septembre), et des “black out” mental (par exemple, il oublie pendant quelques heures de sujets qu’il connaît pourtant par coeur). Il dort beaucoup.

Son petit-frère aussi souffre de grande fatigue, qui l'empêche de reprendre ses activités sportives (hors confinement) et même les séances de sport à l’école. Il ressent aussi un fort sentiment d'injustice quand il voit ce qui se passe au collège (mesures inadéquates, cantine bondée) et se rend compte que ce qui nous est arrivé peut se reproduire facilement à l’école, alors qu'aujourd’hui ça serait évitable. Huit mois plus tard, nous n’avons pas retrouvé une vie “normale”, nous ne savons pas quand allons guérir et nous appréhendons de pouvoir être ré-contaminés, notamment via l’Ecole comme ce fut le cas la première fois."