"Mon fils aîné a été contaminé en Mars, la dernière semaine d'école avant le confinement, alors que j’étais en télétravail et nous n’avions pas d’autres contacts en dehors de l’école pour mes 2 enfants. Il a initialement eu des symptômes légers, sans fièvre, au point que le médecin lui a conseillé de reprendre l’école, mais ensuite il a fait un malaise en classe. Le diagnostic Covid19 a été posé par le médecin et par le Samu, les tests n’étaient pas disponibles. Pour cette raison, l’école, que j’ai rapidement prévenue, n’a pas voulu informer les autres familles ni enseignants: 8 camarades de classe tomberont malades ainsi que deux enseignants.
Ensuite, je suis tombée malade aussi et mon plus jeune aussi. Les enfants étaient inquiets pour moi et le grand culpabilisait “d’avoir ramené le virus à la maison”.
Les symptômes de mes enfants étaient : érythèmes visages, bras, pieds, mal au ventre et tête (qui ne cessait pas avec le paracétamol), courbatures, frissons et tremblement (alors que peu de fièvre, 38°C les jours suivants), tachycardie à 170/180. Perte de goût et d'odorat. Fatigue intense et somnolence.
J'ai aussi été très malade et hospitalisé un jour.
Depuis, nous avons des symptômes persistants, notamment mon fils aîné n’a pas encore récupéré complètement le goût, il souffre d’un amaigrissement important, manifestation dermatologiques, fatigue extrême, (2 évanouissements à l'école depuis la rentrée de septembre), et des “black out” mental (par exemple, il oublie pendant quelques heures de sujets qu’il connaît pourtant par coeur). Il dort beaucoup.
Son petit-frère aussi souffre de grande fatigue, qui l'empêche de reprendre ses activités sportives (hors confinement) et même les séances de sport à l’école.
Il ressent aussi un fort sentiment d'injustice quand il voit ce qui se passe au collège (mesures inadéquates, cantine bondée) et se rend compte que ce qui nous est arrivé peut se reproduire facilement à l’école, alors qu'aujourd’hui ça serait évitable.
Huit mois plus tard, nous n’avons pas retrouvé une vie “normale”, nous ne savons pas quand allons guérir et nous appréhendons de pouvoir être ré-contaminés, notamment via l’Ecole comme ce fut le cas la première fois."